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Au cœur du soin et de la folie avec « La Brande »

Dans un esprit à la fois exigeant et accessible, la metteuse en scène Alice Vannier s’empare de la question de la psychothérapie contemporaine et de notre rapport collectif à la « folie » avec sa nouvelle pièce « La Brande », présentée du 9 au 13 décembre 2025 au théâtre Garonne à Toulouse.

« La Brande » s’inspire explicitement de l’aventure de la clinique La Borde, fondée par le docteur Jean Oury en 1953, et de son engagement pour une approche alternative de la psychiatrie. La pièce ne se limite pas à une représentation clinique ou documentaire : elle invite à une immersion vivante, presque physique dans le lieu-soin.

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Comédie ou vie ?

Les portes de l’institution La Borde sont toujours ouvertes, tandis que soignant·es et patient·es répètent « Comme il vous plaira » de Shakespeare, en amont d’une représentation pendant la kermesse estivale. La préparation de ce rendez-vous crée une effusion collective et, au fur et à mesure des répétitions, les scènes de la comédie shakespearienne se confondent avec celles de la vie quotidienne. « Jouée par six comédien·nes formidables qui incarnent tour à tour les malades et les soignant·es, La Brande nous invite à repenser les contours d’une humanité plus vaste que celle de la prétendue normalité », indique le théâtre Garonne.

Le sens du détail

L’intrigue principale se déroule dans une pièce qui serait une sorte de centre névralgique de la clinique. Un grand salon où se déroule aussi bien des veillées que des réunions thérapeutiques, des répétitions de théâtre et de musique, ou simplement des moments d’errances. En revanche, les réunions des psychiatres semblent avoir lieu dans un espace hors du temps.

Le travail du son détient ici un rôle majeur dans la narration, et le grand salon reste chaque fois imprégné de ce qui s’y est passé la fois d’avant. La lumière agit quant à elle en indicateur temporel : ell informe sur le moment de la journée ou de la nuit, dans un décor circonscrit par les murs de l’institution.

Du mardi 09 au samedi 13 décembre 2025
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Saison 2025/2026 • Théâtre

Saison 2025/2026 • Danse

Édito

Ouvrir le paysage

Qu’est-ce que la beauté ? « Quelque chose qui nous emmène au-delà du simple regard », écrit Jean-Luc Nancy. L’art serait alors cette brèche dans l’espace, une percée de l’imaginaire par laquelle affleure un monde à la fois inconnu et pourtant familier. Une œuvre a ce pouvoir singulier:créer une ouverture à l’intérieur de soi.

Essayer de voir ce qu’il y a derrière les choses — derrière les corps, les visages, les mots. Aller au-delà des formes, chercher un point de vue.Agrandir le champ, se rapprocher, ou au contraire, prendre du recul. Porter le regard loin devant, mais aussi se retourner. Regarder au-delà.

C’est ce que propose Ulla von Brandenburg avec Das Was Ist, installation qui a inspiré l’image de la saison en couverture de ce programme.Artiste entre deux mondes —le théâtre et les arts plastiques— elle incarne cette porosité entre les arts. Nous lui avons proposé un compagnonnage de trois ans, en lien étroit avec le musée des Abattoirs. Elle inaugurera la première édition de SCÉNO, temps fort dédié à la scénographie.

Sa présence souligne une conviction profonde: Garonne est avant tout un théâtre d’artistes. Un lieu où la création est centrale, avec tout ce qu’elle contient d’inattendu, de troublant, de stimulant. Les artistes sont des antennes sensibles, capables de capter les signaux du monde pour les transformer en formes nouvelles, en visions singulières sur le plateau.

Notre souhait au théâtre Garonne est de les accompagner au plus près. Cette saison, douze projets seront coproduits par le théâtre — soit presque la moitié de la programmation. Il nous semble essentiel de soutenir une grande pluralité de formes : naviguer entre danse, théâtre, performance, cirque, musique et arts plastiques. La moitié des artistes programmés cette saison se produiront pour la première fois à Garonne. Ils apportent à leur manière un souffle nouveau.

Et puisqu’il n’y a pas de théâtre sans public — que le public, par sa simple présence, fait advenir le théâtre — nous avons imaginé de nouvelles temporalités comme prolonger les séries ou inventer de nouveaux rendez-vous. C’est tout le sens des Avant-PremièresAvant Avignon : permettre au public de découvrir, mieux encore, de participer à l’éclosion des œuvres. Pour faire résonner aujourd’hui ce qui vibrera demain.

Les vingt-sept spectacles, venus des vingt-sept coins du monde, partagent— presque par hasard — des interrogations communes, des formats qui dialoguent: seul•es en scène, enquêtes, théâtres documentaires, spectacles à voir en famille, dispositifs vidéo-cinéma, autofictions, récits de justice, de résilience, scénographies vivantes.Et des expériences où le public devient acteur: cinq spectacles participatifs sont au programme, dont Ballet Jogging de Pierre Rigal, conçu pour cent cinquante joggeur•euses (passionné·es de course à pied, manifestez-vous!)

Ouvrir le paysage, c’est aussi élargir les alliances, renforcer les complicités à l’échelle de la ville, de la métropole, de la région. Je tiens à remercier ici tous nos partenaires : le ThéâtredelaCité, le Théâtre Sorano, Odyssud, La Place de la Danse, les Abattoirs, L’Usine, la Grainerie, la librairie Ombres blanches, le NeufNeuf, le Centre James Carlès, l’Université Toulouse Jean-Jaurès, lesÉditions Anacharsis, la Cinémathèque, le Cratère, le Centre culturel Bonnefoy, L’Escale,le Muséum, le GMEA, un pavé dans le Jazz, Music’Halles, Cinélatino,Marionnetissimo.

Au-delà du plaisir de faire ensemble, de partager nos enthousiasmes et de faire circuler les publics, ces collaborations prennent un sens vital dans un contexte budgétaire tendu. Les coupes que nous avons subies cette année fragilisent nos équilibres. Si elles devaient se prolonger, c’est tout le paysage du spectacle vivant à Toulouse qui en serait transformé. Il est nécessaire d’engager une réflexion collective. Imaginer, avec nos financeurs et partenaires, de nouveaux soutiens ou de nouvelles configurations possibles.

Ouvrir le paysage : quel étrange paradoxe du théâtre, qui, pour ouvrir l’horizon, aurait recours au plateau, un lieu clos par nature. Depuis les grecs, et bien avant eux dans les grottes, nous avons inventé des espaces pour qu’ils tiennent le rôle de seuil vers d’autres mondes. Nous sommes ici— publics et artistes — sur ce seuil. Et quelque chose peut s’ouvrir, à nouveau.

Aurélien Bory

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